Commentaire marguerite duras l'aman
Dans ce texte extrait de L’Amant Marguerite Duras raconte une nuit passée dans la « garçonnière » de l’amant de Cholen. Elle y développe le désir existant entre eux, la jouissance sexuelle empreinte d’un certain caractère incestueux, et la passion complexe voire douloureuse qui les dévorent. La relation entre la jeune fille et son amant est ici évoquée sur un plan charnel mais elle révèle pourtant davantage qu’un attrait sexuel, elle démontre le lien sentimental qui les unit.
Dans quelle mesure le couple dépasse-t-il le désir et accède-t-il à la jouissance? En quoi l’espace de la jouissance est-il un « au-delà »?
Dans un premier temps nous verrons comment la relation entre l’amant et la jeune fille est assimilé à un acte incestueux, et le rôle que joue la famille dans ce passage. Puis nous nous pencherons sur le désir entre les deux amants et la nécessité de la reconnaissance et de l’implication du désir de l’autre pour sa propre satisfaction. Enfin, nous nous intéresserons au dépassement du désir et à l’accession du couple dans un « au-delà », l’espace de la jouissance.
Marguerite Duras raconte dans ce passage sa relation charnelle avec le chinois de Cholen, et confère à l’amant un rôle paternel. Plutôt que de permettre à la jeune fille une accession à un statut de femme dans la sexualité, c’est un retour vers un statut d’enfant, de filiation. Elle écrit : « Ainsi j’étais devenue son enfant. » L’amant prend la place du père absent de Marguerite Duras, elle l’écrit de manière implicite, détournée : « Il était devenu autre chose aussi pour moi. » La sexualité n’apparait pas comme un apprentissage, une revendication de l’enfant au statut de femme, un éloignement par rapport à la famille dans la confrontation avec un étranger. Cet éloignement qui peut être saisit dans deux sens : dans un sens commun où la sexualité est un moyen d’affirmation de sa propre liberté, le passage de l’enfance à l’adolescence voire à l’âge adulte ; dans