Pierre et Jean est un roman de Maupassant, publié en 1888. L’auteur y raconte / narre l’histoire d’une famille bourgeoise vivant au Havre, qu’un évènement inattendu va bouleverser et faire éclater. Cet extrait se situe au milieu du chapitre IX, soit à la fin / dans les dernières pages du roman. Pierre s’apprête à partir sur la Lorraine, un transatlantique se rendant aux Etats-Unis, en tant que médecin de bord. L’extrait débute la veille du départ, alors que Pierre va, pour la première fois, dormir à bord du navire, qu’il visitera par la suite. Il s’ouvre sur le moment où il attend sa famille afin de lui faire ses adieux. On en vient ainsi à se demander comment le paquebot et ses passagers sont perçus. Tout d’abord, nous verrons que la description de la scène est très réaliste, puis que ce voyage / déplacement prend une dimension symbolique pour Pierre

L’aspect réaliste apparaît ici grâce aux effets de réel, à la description de la première classe du paquebot et à celle des passagers de l’entrepont. Pour commencer, les effets de réel rendent la scène plus véridique. Le champ lexical de la marine se déploie sur les trois premiers paragraphes, à travers les termes « marin », « navire », « port », « matelots », « train de marée », « capitaine », « commissaire de bord » et « entrepont ». L’utilisation de ce vocabulaire précis et technique met en valeur la documentation de l’auteur dans ce domaine. On remarque également des indications temporelles exactes qui structurent le récit, telles que « une heure plus tard », « longtemps », « quand le mouvement des matelots le tira de son repos » ou encore « il faisait jour ». Elles marquent le temps qui passe et renforcent l’impression d’authenticité. On trouve aussi une notation précise des habitudes du lieu, avec le groupe nominal « quelques Anglais » qui rappelle l’émigration des Anglais vers les Etats-Unis à cette période. Ce détail montre la recherche qui a été faite afin de décrire le bateau tel qu’il est. Tous ces