Commentaire pierre de ronsard " je n'ai plus que les os... "
Bordelais né en 1524, Pierre De Ronsard se destinait à une carrière militaire, carrière vite oubliée étant donné des problèmes de surdité de celui-ci. Il devient alors une sorte de moine et écrit ses premiers livres en 1550 qui connurent un succès immédiat. Avec l’aide entre autres, de Joachim Du Bellay, il fondera la Pléiade. « Je n’ai plus que les os… », publié en 1586 à titre posthume, est une véritable lamentation sur la déchéance physique et morale du poète. Nous verrons comment Ronsard met en valeur sa propre mort. Dans ce poème autobiographique, sous forme de sonnet, l’auteur exprime sa méditation sur la mort, influencée par la religion et la pensée humaniste, d’apparence contradictoire. Il met également en scène sa propre résignation, résignation progressive sur une constante pathétique et dans une tristesse omniprésente.
Ronsard se penche sur la mort de deux manières dans ce poème. Il la voit d’abord de part une vision humaniste. En effet, on remarque que le poème porte l’empreinte de références antiques, à l’exemple du vers 6-7, où « Apollon et son fils, deux grands maîtres ensemble, Ne me sauraient guérir, leur métier m’a trompé ; ». Ces deux dieux n’ont pas été choisi au hasard : Apollon est le dieu de la divination et Asclépios, son fils, est le dieu de la médecine. Leur impuissance à guérir l’auteur, pourtant tous deux maîtres excellant dans leurs arts respectifs, montre à quel point Ronsard est atteint. Celui-ci croit en l’homme et en sa science, ainsi que le démontre l’utilisation du champ lexical de l’anatomie (« os », « squelette » (vers 1) ; « décharné, dénervé, démusclé » (vers 2) ; « bras » (vers 4) ; « œil » (vers 7 et 10) ; …). L’homme est alors placé au centre du poème comme les humanistes placent celui-ci au centre de leurs recherches. C’est alors aux dieux de l’Antiquité à qui il demande de l’aide et non au Dieu catholique. Cependant,