Commentaire Supplément au voyage de Bougainville
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Le texte de Diderot Supplément au voyage de Bougainville est le prolongement de celui de Montaigne Des cannibales. Le contexte historique est similaire, ces deux textes ont été écrits dans une période prérévolutionnaire : révolution culturelle dans le cas de Montaigne et révolution sociale et politique dans le cas de Diderot. Montaigne jette les prémices du mythe du bon sauvage développé plus tard par Rousseau dans le Discours sur l’origine de l’inégalité entre les hommes. Le texte de Diderot, à l’instar de celui de Rousseau s’inscrit dans une dynamique du développement du primitivisme fortement induit par la découverte de nouvelles terres et de nouveaux peuples. Le caractère naturel de l’homme occupe une place majeure dans les deux textes, et Diderot reprend ce que dit Montaigne grâce au discours du vieillard : l’homme n’a pas besoin d’artifices pour vivre ; s’il ne connaît pas le commerce, le mariage ou la politique il n’est pas mauvais pour autant. Ces institutions humaines sont autant d’entraves à la liberté. Les deux auteurs font une critique de la société européenne trop superficielle, qui ne veut apporter au monde que des « vertus chimériques » et des sentiments et comportements qu’une société naturelle ne connaîtrait pas : la jalousie, la trahison, le mensonge et la suspicion. Enfin, les deux textes se rejoignent pour ébranler considérablement la certitude ancrée en l’homme que la civilisation apportée aux « sauvages » ne peut être que bénéfique et pour nuancer la légitimité des jugements que nous portons.
C’est une description diptyque ou comparative des deux pratiques guerrières. La première partie permet à Montaigne d’asseoir sa thèse. La barbarie est là pour représenter une extrême vengeance. Aucun modalisateur n’est employé, il n’y a donc aucun jugement et aucune prise de position. Le ton du discours est généralisateur. Il compare plusieurs fois les indiens aux européens, il analyse d’abord les armes qu’il compare à celle des européens. Puis, il