Commentaire sur la vie devant soi
La Vie devant soi, prix Goncourt en 1975, est un roman autobiographique écrit par Romain Gary sous le pseudonyme d’Emile Ajar. Cet auteur est le seul à avoir remporté deux prix Goncourt, le premier en 1956 avec les Racines du Ciel sous son vrai nom. La Vie devant soi est un roman réaliste qui décrit Belleville, un quartier parisien pauvre et de mixité raciale. On suit l’histoire de Momo, fils d’une prostituée, en période d’après-guerre. Ce petit musulman est placé chez madame Rosa, ancienne fille de joie reconvertie en nourrice. Momo est le narrateur de ce récit réaliste, écrit avec beaucoup de recours à l’oralité. L’extrait (p. 195), qui précède l’excipit, où Momo reste auprès de la défunte Madame Rosa dans son trou juif, est globalement tragique avec une note de registre comique par l’utilisation du burlesque. Cet extrait lyrique évoque l’amour, la vieillesse et fait réfléchir le lecteur sur l’existence humaine.
Dans cette scène lyrique, le narrateur décrit l’amour en racontant la fin de son enfance. A l’intérieur de ce passage, le narrateur est caractérisé par l’amour qu’il éprouve pour ses proches. En effet, Momo orphelin s’est attaché à un substitut maternel en le personnage de la défunte Madame Rosa, et à un objet transitionnel : son parapluie Arthur « Je me suis mis à coté d’elle sur le matelas avec mon parapluie Arthur ». La mort de sa nourrice fait grandir Momo, il devient lucide face à l’existence humaine. C’est ainsi que le jeune musulman découvre la solitude de ce monde. Momo « a pris quatre ans d’un coup et c’est pas facile », cette évolution se remarque par la reprise du garçon « Madame Rosa était dans son état d’habitude. Oui, d’hébétude, merci », ce développement s’exprime aussi à travers son acte sublime. Dans cette scène lyrique, le lecteur est impressionné par l’acte sublime de Momo. Il s’exprime par cet immense dévouement envers Madame Rosa qui est décédée. Le narrateur a une grandeur d’âme rare, il se refuse