commentaire sur le texte de jean lery
[Amorce] Dans un siècle où abondent les récits de voyages, à la suite de la colonisation des Amériques par les Européens, les hommes de la Renaissance et les écrivains humanistes redoublent d’intérêt pour les peuples du Nouveau Monde. [Présentation du texte] Ainsi, un cordonnier protestant s’embarque en 1557 pour le Brésil. Il partage quelques mois la vie des Indiens Tupinambas. À son retour en France, ses amis le pressent de raconter son expérience : en 1578, il publie l’Histoire d’un voyage fait en la terre du Brésil, dans lequel il décrit plusieurs aspects de la vie des Indiens et rapporte notamment une de ses conversations avec un « vieillard ». [Annonce des axes] Le récit de cette anecdote vécue, mise en scène de façon alerte [I], l’amène à réfléchir sur notre société : le « sauvage », par son regard candide et décapant, domine le dialogue par sa sagesse [II]. À travers ses propos, Léry met en lumière les défauts du monde dit civilisé et semble faire l’éloge de ces prétendus « sauvages » qu’il présente comme un modèle pour nos sociétés [III].
I. Mise en scène d’un récit de voyage pittoresque
1. Un récit et un dialogue plaisants, vivement menés
Le récit est essentiellement constitué d’un dialogue qui, par sa vivacité, crée un effet de réel. Cependant, cette conversation entre deux personnes de culture différente ne semble pas artificielle : elle est en effet précédée par la mention de l’étonnement – compréhensible – des Tupinambas, « ébahis » devant les efforts déployés par les Européens pour se procurer le bois du Brésil. Cette curiosité entraîne tout naturellement celle du lecteur, que le dialogue vient satisfaire. Les deux interlocuteurs sont, dès le début du dialogue, clairement définis : d’un côté un narrateur, de l’autre un « vieillard ». Le nom « Tupinambas » crée l’exotisme et alimente l’imagination : du coup, le lecteur imagine visuellement le « vieillard » sous les traits d’un de ces Indiens dont les voyageurs de