Commentaire sur un passage de "la religieuse"
23. « Commentaire sur un passage fameux de "La Religieuse" de Diderot » Publié(e) : ven 19 oct 2007 17:54 CEST
La Religieuse, est un roman écrit par Diderot en 1760, publié une première fois dans la Correspondance littéraire, de Grimm en 1780 puis, de façon posthume en 1797. C’est le récit fictif à la première personne d’une jeune fille, Suzanne, enfermée contre son gré dans un couvent et ayant prononcé ses vœux religieux sous la contrainte. Inspiré d’une histoire réelle, une religieuse, de Longchamp ayant réclamé juridiquement contre ses vœux, ce mémoire a été écrit avant tout à un destinataire réel, le marquis de Croismare, ami de Diderot et Grimm. Ceux-là avaient imaginé cette mystification pour le faire revenir à Paris après une très longue absence. Il s’est tellement intéressé à cette religieuse fictive, mais vraisemblable, qu’il alla « solliciter en sa faveur tous les conseillers de la grand’chambre du parlement de Paris », comme l’explique Diderot lui-même.
Roman à visée polémique violente, La Religieuse est une narration pamphlétaire qui n’est pas pour rien dans la réaction anticléricale révolutionnaire. Diderot y a composé des tableaux frappants et pleins de pathos de la vie claustrale[1]. Le passage que nous allons étudier est l’un des points culminants de la violence perverse propre aux systèmes fermés, que dénonce Diderot. En effet, après avoir prononcé ses vœux et les avoir confirmés parce qu’elle avait été trompée, contrainte ou amadouée, l’héroïne perd successivement ses parents et la supérieure du couvent avec laquelle elle s’était liée d’amitié. Privée de tout soutien, prévenue de son sort futur par une religieuse devenue folle quelque temps auparavant, Suzanne écrit un mémoire qui contient en abrégé tout ce qu’elle écrira par la suite à son narrataire[2].
Quels moyens Suzanne emprunte-t-elle pour persuader son