Commentaire valéry: le solitaire : de p. 158 « il est rigoureusement fou » à p. 163 « et ce qu’il voit »
Le Solitaire : de p. 158 « il est rigoureusement fou » à p. 163 « et ce qu’il voit »
Le Solitaire est la deuxième partie du projet valéryen de réécriture, ou plutôt de continuation faustienne. C’est une « féerie dramatique » : Valéry lui-même le désigne ainsi au début de l’œuvre. Les fées font de fait véritablement partie des dramatis personae, puisqu’elles apparaissent lors d’un intermède, peu après la fin de notre passage.
Le Solitaire se rattache au mythe de Faust notamment parce qu’on y retrouve les personnages de Faust, et, brièvement au début, de Méphistophélès, mais le lien avec le mythe, et surtout avec le Faust de Goethe, est bien plus ténu que dans Lust. Dans Le Solitaire en revanche est à l’œuvre le travail de citation et de parodie de Valéry, dans un jeu intellectuel vertigineux, au sens propre du terme. En effet Faust rencontre au sommet d’une montagne le Solitaire, qui est au premier degré une figure de sage de la montagne, mais surtout, au second degré, une réduplication de Faust lui-même. C’est donc au bord de l’abîme que le personnage se met lui-même en abyme.
Le passage en question confronte les personnages de Faust et du solitaire, permettant de mettre d’aborder des questions centrales dans Mon Faust, celles de la parole et de l’esprit.
I- Du dialogue au monologue intérieur
II- Le travail de citation à l’œuvre
III- La critique de l’esprit
I- Du dialogue au monologue intérieur
1- Une dialectique maïeuticienne ? maïeutique : par analogie avec le personnage de la mythologie grecque Maïa, qui veillait aux accouchements ; est une technique qui consiste à bien interroger une personne pour lui faire exprimer (accoucher) des connaissances qu’elle n’aurait pas conceptualisées. Son invention remonte au IVe siècle av J. C. et est attribuée à Socrate.
* Situation : deux personnages en présence. Ils parlent. Concrètement, c’est un dialogue.
* Déséquilibre du dialogue : -Le Solitaire a des répliques nettement plus longues que