Commentaire de l'extrait de "le renard et le renard
Renard est vivant ! » (v. 1) , formulation antithétique connue des pratiquants car elle est une parodie de la formule de messe « Christ est mort, Christ est ressuscité ». Par le biais des constructions en parallélisme des vers 1 et 2, Ruteboeuf met en valeur l’étrangeté de sa puissance qu’il ne doit qu’à d’infâmes défauts comme le montrent l’emploi des adjectifs péjoratifs « abject » et « vil » en regard du vers 3 qui vient en contrepoint « Et Renard règne !». En effet, son omnipotence est confirmée dès les 4, 5 et 6 à travers la métaphore filée du cavalier qui « chevauche à loisir les rênes lachés » et « au grand galop ». Omnipotence pérenne comme le souligne le groupe adverbial « depuis longtemps », vers …afficher plus de contenu…
Ainsi, victime des faux semblants de Renart qui complote et « a tout bien manigancé vers 14, sa position n’a plus grand chose de royale : dépouillé de ses biens au point de n’avoir « même pas [...] deux navets » (v. 17) et d’en être presque réduit à devenir « pêcheur / De pleine mer » (v. 20-21), un métier très pénible et mal vu, le monarque prête à rire par son dénuement. Son manque d’autorité confine à l’incompétence dangereuse et son pouvoir régalien suprême est mis à mal puisque le clergé peut même « déclencher une guerre », vers