Commentaire de texte emile ou de l'éducation
La littérature d'idées du XVIe siècle au XVIIIe siècle.
Jean-Jacques Rousseau, Emile ou de l'éducation, 1762.
Problématique : En quoi cet éloge du voyage à pied est-il le moyen pour Rousseau de définir les principes de la connaissance philosophique ?
I. Le voyage à pied, avant tout associé au plaisir et au bonheur
1. L’indépendance du marcheur
Ce qui garantit au voyageur d’éviter toute peine, c’est son indépendance. La marche à pied permet en effet d’exercer sa volonté, …afficher plus de contenu…
Cependant, ici même le travail, présenté comme alternative à la marche, est associé à l’amusement (« il porte partout de quoi s’amuser »). C’est ainsi que la marche à pied devient un gage de bonne santé physique. La robustesse d’Émile, évoquée à plusieurs reprises, est même générale comme nous pouvons le voir dans l’antithèse « il exerce ses bras pour reposer ses pieds », et la marche à pied devient un exercice qui participe d’une éducation intellectuelle mais aussi physique : « santé qui s’affermit ».
Enfin, l’idée de plaisir est clairement développée dans le troisième paragraphe avec le champ lexical du bonheur : « plaisir », « agréable », « humeur qui s’égaye », « gais », « contenu », « légers » et est encore renforcée par la personnification « le coeur rit », …afficher plus de contenu…
La richesse des arguments vise à convaincre les lecteurs des bienfaits de la marche. En effet, dans ce texte didactique, le philosophe invite le lecteur à considérer le voyage pédestre comme le chemin du savoir permettant à l’homme d’exercer sa liberté tout en enrichissant sa connaissance du monde. Mais cet éloge du voyage à pied est également le moyen pour Rousseau de définir les principes de la connaissance philosophique, avec une formule finale qui sonne comme une maxime : « Quand on veut voyager, il faut aller à pied ».
D’autres auteurs rejoignent Rousseau, tel Alphonse de Lamartine qui déclare dans son récit de voyage, Voyage en Orient : « il n’y a d’homme que celui qui a beaucoup voyagé, qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie