Commentaire L Le Des Esclaves De Marivaux
Le XVIII siècle est un siècle de contestation et de critique sociale. Le théâtre, très bon moyen de diffusion, permet aux auteurs de critiquer la société et ce qui la constitue, notamment grâce à la comédie. Marivaux, auteur des Lumières, rejoint ses principes en critiquant la galanterie du XVIII° siècle à travers ce texte extrait de la scène 6 de L’île des esclaves, publié en 1725. Nous nous interrogeront sur la manière dont les valets parodient le discours galant de leurs maîtres. L’examen du texte portera sur la présentation d’une scène d’amour galant puis sur la parodie qu’en font les valets.
Développement : I – Une scène d’amour galant
Marivaux nous présente dans cette scène 6 un discours d’amour galant entre les personnages Cléanthis et Arlequin. Plusieurs éléments nous le démontrent. On note tout d’abord un contraste évident avec les scènes précédentes au niveau du langage utilisé. En effet, les valets adoptent un langage codifié semblable à celui de leurs maîtres. On observe premièrement l’apparition du vouvoiement dès la première réplique du dialogue entre Cléanthis et Arlequin : « Remarquez-vous, Madame, la clarté du jour ? » puis tout au long du texte « vous lui ressemblez » ; « Qu’avez-vous donc, vous défigurez … » etc. De plus, ils ne s’appellent plus par leur prénom mais par « Monsieur » et « Madame » tout au long de l’extrait : « Remarquez-vous, Madame, la clarté du jour ? » ; « Monsieur, vous êtes galant … ». Mais encore, ils se remercient sans cesse « Et moi, je vous remercie de vos dispenses ». Nous remarquons également dans la forme des phrases : « vous m’allez dire que vous m’aimez » ; « Ne peut-on en être quitte à moins ? » et le vocabulaire utilisé : « palsambleu » ; « mes grâces » ; « sincérité de mes feux » que le langage passe du registre courant au registre soutenu. En effet, au XVIII° siècle, galanterie rime avec politesse et civilité. Ainsi, le vouvoiement, les appellations « Madame / Monsieur » et les remerciements