Commentaire émile zola
1. Un dimanche en banlieue
Ce texte se déroule à l'époque où les Buttes Montmartre appartenaient encore à la banlieue de Paris. Les loisirs des modestes gens consistent en promenades et en dîner aux " cabarets de banlieue ", comme on le voit aussi dans Partie de campagne de Maupassant ou Au bonheur des dames de Zola. Les romanciers naturalistes se font l'écho de ces scènes de la vie ordinaire. Les deux personnages ne sont pas riches : " elle adorait manger au restaurant " : c'est une fête pour Angèle, l'expression " la pauvre femme " suggère l'attendrissement de Saccard devant une vie pas toujours facile. Le bourgogne est un vin de luxe exceptionnel. L'argent est pour eux une denrée relativement rare : Angèle aimerait pouvoir ramasser " les pièces d'argent " qui tombent du ciel. Leur " spectacles ", ce sont les toits de Paris : ils ne vont jamais au théâtre.
2. La caractérisation des personnages
Angèle est un personnage effacé : une " pauvre femme " facile à contenter qui ne reparaîtra pas plus dans le roman. Zola ne prend pas la peine de la faire discourir au style direct, ce qui la place un peu en retrait par rapport à Saccard. Saccard a à son égard une tendresse un peu condescendante. Saccard, lui, apparaît comme quelqu'un qui prend des initiatives, il est actif (" il l'avait menée ", " il l'attablait ", " il se lève ") et s'exprime au style direct. C'est un enthousiaste qui aime communiquer, il rit, il apostrophe Angèle (" Oh ! vois ", " Vois-tu ? "). Il se montre avec Angèle d'une " galanterie inusitée ". On trouve dans cet extrait un vocabulaire de la sensualité. Saccard aime le plaisir, le vin, la galanterie, les femmes (" tendre ", " amoureusement ", " égaya " -> connotation à la gaillardise). Cependant, il est ingénu et aime le merveilleux des contes de fées. Il voit Paris comme une ville des milles et unes nuits. Féerie. Le narrateur interprète les visions de Saccard, qui n'a pas cette culture. Toutes ses