Commentaire
Comment est construite cette lettre de rupture ?
Quelle analyse pouvons nous en faire ?
Le lecteur assiste progressivement à la rédaction de cette lettre. Ce passage est conçu en deux parties : lecture le la lettre à Emma et réflexion de Rodolphe. Les propos de la lettre sont écrits entre guillemets « du courage…votre existence », et les réflexions de Rodolphe commencent par un tiret « - après tout,… ». Cette lettre est aussi entrecoupée par des interventions du narrateur. Les modes et les temps verbaux sont de précieux indicateurs. Le passé est utilisé pour parler de l’amour : « l’abîme où je vous entraînais », ainsi que le présent pour les tourments dus à l’adultère : « l’idée seule des chagrins qui vous arrivent me torture ». Les arguments avancés par Rodolphe sont plus en faveur de la séparation que de l’adultère. Pour cela, il emploie le champ lexical du malheur « atroces douleurs/chagrins » ainsi que le thème de la faute « calomnie/dédain, outrage ».
Il accumule les phrases interrogatives « Pourquoi… ? » et exclamatives « Ah ! Malheureux que je suis…/Je suis fou ! ». Pour bien marquer la rupture, Rodolphe termine sa lettre « qui lui parut bonne » par la signature « Votre ami ».
On voit Rodolphe sous deux angles différents : dans la lettre, il est tendre et malheureux, alors qu’il cherche plutôt à se débarrasser d’Emma. Il ment et il est malhonnête. Rodolphe avance plusieurs arguments pour ne pas s’enfuir avec Emma comme « nous sommes insensés ». Il suppose l’échec de leur relation après cette fuite « il nous sera venu des lassitudes ». Il insiste sur la cruauté des gens « calomnies/outrages » qu’Emma supporterait difficilement. Il ose même quelques commentaires assez déplacés comme « afin d’éviter la tentation de vous