Sujet : Nous sommes trop inattentifs ou trop occupés de nous-mêmes pour nous approfondir les uns les autres. Quiconque a vu des masques dans un bal, danser amicalement ensemble, et se tenir par la main sans se connaître pour se quitter le moment d'après, et ne plus se voir ni se regretter, peut se faire une idée du monde ». (Vauvenargues, Réflexions et maximes, in Œuvres, Garnier-Flammarion n° 336, p.2)

Introduction

Aujourd'hui, plus qu'hier encore, absolument plus personne n'est indifférent à l’autre : ami, voisin, collègue, colocataire ou simplement celui que l’on croise sur son chemin. Avec la promiscuité urbaine et la révolution des moyens de communication on a l’impression que l’autre est de plus en plus proche. Il n’y a qu’à voir le succès fulgurant des réseaux sociaux sur Internet qui à premier vu traduit l’importance, voire le besoin des gens à tisser des relations et à mieux se connaître. Cette volonté de connaître l’autre qui va jusqu’à l’intrusion dans sa vie intime d’ailleurs savamment mis en scène par les médias (secret Story, etc.) nous conduit à nous demander si la maxime suivante de Vauvenargues, ami de Voltaire, est encore d’actualité : « Nous sommes trop inattentifs ou trop occupés de nous-mêmes pour nous approfondir les uns les autres. Quiconque a vu des masques dans un bal, danser amicalement ensemble, et se tenir par la main sans se connaître pour se quitter le moment d'après, et ne plus se voir ni se regretter, peut se faire une idée du monde ». (Vauvenargues, Réflexions et maximes, in Œuvres, Garnier-Flammarion n° 336, p.2)
Nul doute qu’un regard critique sur cette frénésie intrusive ne peut révéler autre chose qu’un narcissisme à peine voilé, même s’il existe des raisons pour lesquels un tel comportement est acceptables ou s’il y a des raisons de croire que dans le lot on trouvera vraisemblablement des personnes cherchant sincèrement à connaître profondément l’autre.

Développement

L’intérêt que l’on peut avoir pour les autres