Commerce international
Cahier de recherche 2000-04 Avril 2000
L’ALENA CINQ ANS APRÈS : UN BILAN CRITIQUE
Dorval Brunelle
Groupe de recherche sur l'intégration continentale
Université du Québec à Montréal Département de science politique C.P.8888, succ.Centre-ville, Montréal, H3C 3P8
http://www.unites.uqam.ca/gric/
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Dorval Brunelle
(*) Ce texte a été présenté au Séminaire de la rentrée 1999-2000 de la Centrale de l’enseignement du Québec, le 18 août 1999. Quelques extraits sont diffusés dans le document Le Québec et la mondialisation , publié par le Bloc Québécois.
L’Alena cinq ans après
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Pour comprendre le cadre actuel de l’économie mondiale, il faut remonter en arrière et rappeler que, tout au long de la Guerre froide, le monde était demeuré partagé entre trois grands blocs, l’Ouest, l’Est et le Tiers-Monde. Deux de ces blocs s’opposaient de manière forte aux niveaux politique, idéologique et économique, alors que tous les pays étaient compromis dans cette trichotomie, comme l’a appelée l’économiste Ernest Preeg. Si les deux grandes puissances assuraient leur prépondérance à l’intérieur de leur propre bloc, elles n’en cherchaient pas moins à étendre leur hégémonie auprès des pays non-alignés, tandis que, tour à tour, l’Inde, la Chine, voire le Mexique, ont cherché à agir en tant que porte-parole du Tiers Monde. Cependant, au-delà de cette trichotomie, il n’y a pas d’homogénéité à l’intérieur même des blocs. Bien au contraire, non seulement les pays de l’Est sont-ils divisés entre eux, comme l’illustre les cas de la Yougoslavie ou de la Chine, pour ne citer que ces deux-là, non seulement les pays du Tiers Monde le sont-ils également, mais les pays capitalistes le sont aussi puisque l’Ouest est subdivisé en trois ensembles composés à l’époque de l’Amérique du Nord, moins le Mexique, de l’Europe des Six et, enfin, du Japon qui ne constitue pas à proprement parler un bloc. L’auteur cité plus tôt a pu ainsi écrire que, si le monde vivait