Commerce international
COMMERCE INTERNATIONAL
Automobile : le Brésil fait le choix du protectionnisme
C
ela fait déjà plusieurs semaines que le Brésil préparait le terrain. Officiellement, il s’agissait de renforcer les mécanismes de « défense commerciale ». Dans la pratique, le gouvernement, qui voit d’un mauvais œil la percée des importations de véhicules, a choisi de les taxer lourdement. Un coût de barre équivalent à 30 points supplémentaires, au titre de l’impôt sur les produits manufacturés. Les constructeurs locaux doivent aussi utiliser 65 % de composants locaux pour ne pas s’exposer aux mêmes sanctions, en vigueur jusqu’à la fin de l’année prochaine. « Au premier semestre, les importations de voitures ont représenté 28 % des ventes. Un chiffre particulièrement élevé. Ça ne fait aucun sens. Nous allons réduire cela », avait prévenu le ministre de l’Industrie et du Commerce extérieur, Fernando Pimentel. Ce sont avant tout les marques sud-coréennes et chinoises qui sont visées. Hyundai a raflé des parts importantes de marché avec des voitures au design séduisant et à grand renfort de publicité, alors que les Chinois jouent sur les prix. Même en annonçant la construction d’usines au Brésil, ils devront choisir des équipe-
mentiers locaux pour échapper aux nouvelles taxes. Le patronat local, qui a déjà b é n é f i c i é d’ u n e n s e mb l e d’exemptions fiscales de plus de 10 milliards d’euros pour muscler l’industrie face à la valorisation du real, applaudit des deux mains. La Fédération industrielle de São Paulo (Fiesp) estime que le déficit commercial a décuplé en cinq ans en ce qui concerne les produits manufacturés (prévision
35%
Le taux maximum des taxes d’importation sur les véhicules, admis par l’OMC.
de 60 milliards cette année). Les taxes d’importation de véhicules sont plafonnées à 35 % par l’Organisation mondiale du commerce. Un taux déjà pratiqué depuis longtemps par le Brésil. C’est