Commerce italien au xi
voici le cours promis
Le commerce italien en Méditerranée aux XI° et XII° siècles
Introduction
Entre le temps des Khalifes qui se flattent d’empêcher les Chrétiens de mettre à l’eau ne serait-ce qu’une planche et le premier tiers du XIIème siècle où l’on trouve les Européens riches et armés de Novgorod (Russie) au Caire (Egypte) et de l’Islande à l’Atlas (Maroc actuel), il s’est produit un complet retournement de conjoncture ; à partir de ce moment jusqu’en 1204 où on les voit dépecer l’Empire byzantin, les Italiens ne semblent guère avoir raté d’occasion de développer leur commerce en Méditerranée orientale principalement.
I Les Italiens dominent les échanges en Méditerranée
a) Prise de contrôle de l’espace maritime
Au Xème siècle, les Arabes maîtrisent les routes maritimes de la Méditerranée, mais au siècle suivant, le souci de l’amorce d’une pénétration au Sahara, les invasions en Ifrîqiya et l’éclatement (après 1031) du khalifat de Cordoue en une quinzaine d’émirats rivaux coïncident avec le réveil des communautés urbaines d’Italie qui agissent d’abord, semble-t-il, comme corsaires. C’est le cas notamment des Pisans dès 1013-1015 qui poussent jusqu’à Bône(Algérie actuelle) en 1034 puis des Gênois qui s’établissent sur toute la côte ligure.
L’effort principal est postérieur à 1050 : il se fait avec l’aide des Normands qui s’installent par hasard en Italie du sud après 1017-1030.
En 100 ans, la domination musulmane sur la Méditerranée occidentale, alors vieille de 4 siècles, s’effondre : on voit l’Islam reculer partout en Occident, particulièrement en Espagne et se disloquer au Proche Orient.
La mer thyrénienne redevenue un lac chrétien ne peut suffire à l’Europe en essor dont les besoins exigent un accès à l’Orient et à ses produits de luxe et épices…
Or, l’éloignement multiplie les risques pour ceux qui s’y aventurent, le cabotage côtier y est rendu plus difficile par l’hostilité des rivages