comparaison tableau poème
Comme tableau, j'ai choisis « Lever de soleil dans un port oriental » de Claude Lorrain :
Et comme poème, j'ai choisis « Le Voyage », I de Baudelaire :
A Maxime Du Camp.
I
Pour l'enfant, amoureux de cartes et d'estampes,
L'univers est égal à son vaste appétit.
Ah ! que le monde est grand à la clarté des lampes !
Aux yeux du souvenir que le monde est petit !
Un matin nous partons, le cerveau plein de flamme,
Le coeur gros de rancune et de désirs amers,
Et nous allons, suivant le rythme de la lame,
Berçant notre infini sur le fini des mers :
Les uns, joyeux de fuir une patrie infâme ;
D'autres, l'horreur de leurs berceaux, et quelques-uns,
Astrologues noyés dans les yeux d'une femme,
La Circé tyrannique aux dangereux parfums.
Pour n'être pas changés en bêtes, ils s'enivrent
D'espace et de lumière et de cieux embrasés ;
La glace qui les mord, les soleils qui les cuivrent,
Effacent lentement la marque des baisers.
Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent
Pour partir, coeurs légers, semblables aux ballons,
De leur fatalité jamais ils ne s'écartent,
Et, sans savoir pourquoi, disent toujours : Allons !
Ceux-là dont les désirs ont la forme des nues,
Et qui rêvent, ainsi qu'un conscrit le canon,
De vastes voluptés, changeantes, inconnues,
Et dont l'esprit humain n'a jamais su le nom !
Ce bout de poème, qui est le poème le plus long du receuil, parle de voyage. Grâce à ce bout de poème, l'envie de voyager nous prend mais celui-ci nous fait tout de même réaliser que tout le monde n'éprouve pas le même besoin.
Il y a de l'aventure, une étange excitation à la découverte de l'inconnu. Puis, par la même occasion, je trouve que ce poème est délectable par cette description du « paradis », en fin de poème, qui est de voyager.
La simplicité de ce poème, à comprendre et à lire, le rend très agréable.
Ce tableau, de Claude Lorrain, peut nous faire éprouver les mêmes