Cyrano de Bergerac de Edmond Rostand
Clefs d’analyse par Evelyne Amon

Cyrano de Bergerac
Clefs d’analyse

Clefs d’analyse : Acte IV, scènes 1 à 5

Action et personnages
1. Dans quel décor nous transporte l'acte IV ? Quels indices de la guerre et du siège y trouvons-nous ?
L'acte IV nous transporte au siège d'Arras, poste qu'occupe la compagnie de Carbon de Castel-Jaloux. Comme toujours,
Rostand est extrêmement précis dans sa description du décor et apporte le plus grand soin à la rédaction de la didascalie initiale qui ouvre l'acte.
- Les indices de la guerre et du siège : les tentes, les armes, les tambours, les cadets de Gascogne...Le contraste est vigoureux entre la fin de l'acte IV (le baiser, le mariage puis départ précipité du duo Cyrano-Christian pour le front) et cet épisode guerrier qui nous transporte dans le camp des cadets, belle technique dramatique pour stimuler le suspense et les émotions du spectateur.
2. Dans quelle situation se trouve le régiment ?
Qu'espèrent et qu'attendent les Gascons ? À quoi passent-ils leur temps (sc. 1 à 3) ?
Le régiment, assoupi, inactif, est affamé (sc 1: "Qui dort dîne",
"quelle famine!", "il meurt de faim"(...), " du pain!", "nous mourons" (...), sc. 2). Les Gascons attendent désespérément qu'on vienne les ravitailler.
La situation du régiment est paradoxale car l'assiégeant est luimême assiégé : "Nous assiégeons Arras -nous -même, pris au piège, /Le cardinal infant d'Espagne nous assiège..." (v. 17331735).
Dans l'attente, les Gascons sont partagés entre la colère (v.
1731-1732) et l'humour (v.1744, 1756-1762 ..., etc.), rêvant tout haut de nourriture, à grand renfort de termes évocateurs
(champs lexicaux dominants de la nourriture et du corps, registres réaliste, comique et dramatique ), tandis que Cyrano,

s'élevant comme toujours au-dessus des contingences matérielles, continue à faire des bons mots ("l'éminence qui grise", v.1771)et à défendre son esthétique de l'éloquence (v.
1773-1779, théorie de la pointe),