[Accroche] Dans un ouvrage paru en 2003, Quand le capitalisme perd la tête, Joseph Stiglitz écrit :
« Aujourd’hui lorsque les Etats-Unis éternuent, une grande partie du monde attrape la grippe ». Joseph
Stiglitz – Prix Nobel d’économie en 2001 – met ici en évidence la caractéristique essentielle de la mondialisation, l’interdépendance qu’elle créée entre les sociétés et les territoires.
[Définition] La mondialisation est en effet un processus géo-historique relativement ancien (certains auteurs le font remonter à l’Antiquité, d’autres à la Renaissance) qui par des flux internationaux relie entre eux tous les territoires et toutes les sociétés de la planète. Ainsi, elle apparaît aujourd’hui comme la logique essentielle de l’organisation de l’espace mondial, c’est-à-dire celle qui façonne les territoires, les met en relation, en concurrence, en dépendance les uns par rapport aux autres.
[Problématique] Dans la mesure où elle produit une organisation déséquilibrée de l’espace mondial, est-il pertinent de ne faire appel qu’à la mondialisation pour expliquer l’organisation de celui-ci ?
[Plan] Après avoir montré que la mondialisation demeure la logique essentielle d’organisation de l’espace mondial, on prouvera que la mondialisation produit une organisation déséquilibrée de cet espace. C’est pourquoi nous présenterons d’autres logiques susceptibles d’expliquer l’organisation de l’espace mondial

I. La mondialisation, logique essentielle de l’organisation de l’espace mondial
A. Une interdépendance mondiale par les flux
• Les flux mondiaux mettent en relations tous les territoires de la planète :
- entre la Triade : ce sont les flux les plus massifs et les plus chers (surtout des IDE et des produits manufacturés) ;
- du Nord au Sud : ils sont importants,
(des touristes, des IDE et des produits manufacturés vendus au Sud) ;
- du Sud au Nord : ils sont plus faibles
(matières premières et immigrants) ;
- du Sud au Sud : ce sont les plus réduits en