La composition du roman : progression et stagnation
Intro : Gustave Flaubert entretient une correspondance avec Louise Colet pendant qu’il écrit son roman Madame Bovary. Ainsi, il lui dit au détour d’un passage d’une lettre, qu’ « un roman c’est une architecture ». Durant ces 5 années de travail, Flaubert établit la composition de son roman selon une forme pyramidale. On distingue donc 2 versants, chacun organisé selon une composition précise, mêlant narration, description, analyse et dialogues. Il est intéressant de se demander comment s’orchestre cette structure pyramidale. Dans un premier temps, nous verrons la progression dans le roman qui correspond au 1er versant de la pyramide. Dans un second temps, nous étudierons la stagnation, qui correspond au 2e versant de la pyramide. Puis nous observons le schéma de duplication présent dans Madame Bovary.

I. La progression, premier versant : L’ouverture sur l’enfance de Charles marque le début de la pyramide. Cette scène où le personnage de Charles est décrit comme un « gars de la campagne » perdu dans cette classe et ridicule, se situe bien en bas de la pyramide. Présentation pathétique de Charles : « Le nouveau, prenant alors une résolution extrême, ouvrit une bouche démesurée et lança à pleins poumons, comme pour appeler quelqu’un, ce mot : Charbovari ». Puis la suite des évènements marque une certaine progression. Le mariage avec Charles, puis le bal de la Vaubyessard où Emma découvre le luxe de la vie de château : « On versa du vin de Champagne à la glace. Emma frissonna de toute sa peau en sentant ce froid dans sa bouche. Elle n’avait jamais vu de grenades ni mangé d’ananas. Le sucre en poudre même lui parut plus blanc et plus fin qu’ailleurs. ». Puis le couple quitte Tostes afin de faire prendre l’air à Emma, on apprend qu’elle est enceinte. A ce moment-là, l’histoire subit bien une progression, et une fin heureuse est toujours possible. Puis en arrivant à Yonville l’Abbaye, Emma rencontre Léon Dupuis qui