Composition: les totalitarismes
La première guerre mondiale, si elle ravage l'Europe, débouche en 1918 sur le triomphe apparent du modèle démocratique incarné par la Grande Bretagne et la France, puissances victorieuses.
Des dictatures d'un type nouveau, prétendant à un contrôle absolu de la population vont pourtant se mettre en place progressivement dans l'après-guerre dans de nombreux pays, trois régimes particulièrement autoritaires s'imposant notamment en Italie - avec Mussolini - en Allemagne - avec Hitler - et en URSS - avec Staline. Ils disparaissent à la fin de la seconde guerre mondiale ou, dans le cas de l'URSS, s'assouplissent dans les années Cinquante.
En quoi ces trois régimes méritent-ils d'être qualifiés de dictatures totalitaires, et peut-on dire que le Totalitarisme est-il un type politique unique ?
Il semble que des dictateurs opportunistes aient pu profiter avec la même habileté, dans les trois pays concernés, de circonstances particulièrement favorables à leur entreprise, mais que leurs objectifs politiques aient été divergents voire opposés. Le fonctionnement des systèmes fascistes, national-socialiste et communiste présente pourtant de nombreuses similitudes et il débouche sur un asservissement total de la société.
DEVELOPPEMENT
1. La conquête du pouvoir
Des états fragiles.
En Italie, l'unité nationale est faible : les Catholiques sont censés s'abstenir de participer au jeu politique
(conflit avec l'Eglise à propos de Rome) et le Sud est pauvre et sous industrialisé. En proie à l'emprise des "mafias" il subit une conjoncture économique difficile, se sent colonisé par le Nord. En Allemagne, la Démocratie est imposée au vaincu et la République de Weimar naît sous de mauvais auspices. L'opinion dénonce le "diktat de Versailles", l'armée entretient la légende du "coup de poignard dans le dos" qui lui aurait volé sa victoire, le redressement économique dépend des investissements américains, que la crise de 1929 va brutalement interrompre.