Composition Prout 1
FLF 6223
A la recherche du temps perdu
Le Moi, l’identification de l’individu avec lui-même, est un produit de la transformation de la dynamique de la société, de la culture européenne à partir de la renaissance. Le Moi, ou l’ego absolu, était un prolongement de l’esprit rationaliste. Le rationalisme est une doctrine, le système philosophique selon lequel les phénomènes de l’univers relèvent d’une causalité compréhensible. Toutefois, la modernité de la société a conduit à être conscient, paradoxalement, sans être conscient de soi-même ou de ses créations culturelles et Proust est l’un des précurseurs dans cette étude du soi intérieur. Dans une société en constant changement, la question de l’identité et du rapport au monde ne cesse de grandir.
Dès le début du roman, le thème principal est annoncé grâce au temps du récit. L’utilisation du passé et de l’imparfait nous laisse deviner que l’auteur nous raconte un souvenir, une action qui s’est déroulée quelques années auparavant et qui ont eu un impact émotionnel sur sa personne. « Longtemps, je me suis couché de bonne heure » page 49. Nous prenons connaissance du lieu de l’action, cette chambre dans la maison de tante Léonie, cette chambre qui va devenir son cauchemar lorsque la nuit arrive. En effet, dans cette première partie de A la recherche du temps perdu, le narrateur se souvient à quel point l’heure du coucher était une torture pour lui ; cela signifiait qu’il allait passer une nuit entière loin de sa maman, ce qui l’angoissait au plus haut point : « …le moment où il faudrait me mettre au lit, loin de ma mère et de ma grand-mère, ma chambre à coucher redevenait le point fixe et douloureux de mes préoccupations. » Cette relation entre le narrateur et sa mère apparait dès le début du récit. Au moment du coucher, la mère du narrateur vient habituellement l’embrasser dans son lit, au grand désespoir de son père qui souhaiterait voir ce rituel cesser. Sa mère souhaite « lui en faire perdre le besoin »