Comptabilité bancaire
Jean-Marie FOURNIER
INSEE Département des comptes nationaux
Denis MARIONNET
Banque de France Direction des Statistiques monétaires et financières
Après plusieurs années de forte progression, la rentabilité des banques françaises a fléchi à partir de 2007, en raison principalement des premières répercussions de la crise des subprimes. Ce fléchissement s’est accentué en 2008 avec l’aggravation des tensions financières, notamment à la suite de la faillite de la banque Lehman Brothers. Si les comptes publiés par les banques retracent bien ce retournement de tendance, notamment au travers du produit net bancaire, l’évolution de la valeur ajoutée du secteur bancaire, telle que mesurée par la comptabilité nationale, est en revanche restée plus inerte : à prix courants, celle-ci a continué de progresser en 2007 (6 %) et en 2008 (1 %) ; à prix constants, elle a encore augmenté de 2,8 % en 2007, avant de fléchir légèrement l’année suivante (– 0,4 %). La comptabilité bancaire et la comptabilité nationale ont chacune leur propre mesure de l’activité des établissements de crédit. Cependant, les descriptions qu’en donnent ces deux cadres d’analyse ont vu leurs différences s’accentuer depuis 2003. Le présent article se propose de faire le point sur ces différences en procédant à un examen détaillé des écarts observés en France entre la valeur ajoutée et le produit net bancaire sur la période récente. Cet article comporte quatre parties : les deux grilles de lecture de l’activité des banques offertes par la comptabilité nationale et la comptabilité bancaire sont présentées tour à tour (première et deuxième parties) ; les possibilités de comparaison de la valeur ajoutée et du produit net bancaire sont traitées dans la troisième partie ; enfin, la dernière partie propose, à partir des données françaises, une table de passage explicitant les éléments à prendre en compte pour réconcilier ces deux indicateurs d’activité.
Mots-clés :