Compétence et indifférence en politique, l'exemple des jeunes
Hippolyte Taine dans Les origines de la France contemporaine, de 1875 à 1893 , « En 1849, ayant 21 ans, j’étais électeur et fort embarrassé : j’avais à nommer 15 ou 20 députés […] On me proposait d’être royaliste ou républicain, démocrate ou conservateur, socialiste ou bonapartiste. Je n’étais rien de tout cela, ni même rien du tout […] »
Cet aveu d’H. Taine rapportant son propre ressentiment quant à ses compétences politiques montre que la question de l’incompétence voire de l’indifférence sont aussi anciennes que les réflexions sur la politique. Ainsi, nous ne remontrons pas jusqu’aux développements d’un Platon dans la République qui pense une cité où seuls les compétents, pour lui les Philosophes-Rois, seraient aptes à posséder le pouvoir.
Aujourd’hui, notre système de démocratie représentative se définit par le pouvoir du peuple par le peuple. Ainsi est-il donné, après bien des rebondissements comme nos camarades nous l’ont montrés la semaine dernière, aux Français et Françaises majeurs d’exprimer leur souveraineté par l’acte du vote. La légitimité de nos représentants tient en ce qu’ils sont élus, directement ou indirectement. Toutefois, une des questions récurrentes de la science politique est de savoir si ce pouvoir attribuer au peuple est légitime. Les électeurs ont-ils les compétences et l’intérêt nécessaires pour prendre part au jeu politique ? Ne sont-ils pas incompétents et indifférents politiquement ? Thiers ne s’est pas empêché d’ôter à une partie du peuple français qu’il jugeait incompétente le droit de vote (les sans emplois, les vagabonds…) durant la IIe République. Qu’il fut difficile aux parlementaires français de laisser les Femmes voter…tant elles étaient soupçonnées d’incompétence, de connivence avec leur mari ou pire avec leur paroisse…
Mais pour bien poser les choses, demandons nous qu’est ce qu’être compétent politiquement ? Dans une