« Comédienne et femme de scène dans les récits européens du xixe siècle
« Comédienne et femme de scène dans les récits européens du XIXe siècle ».
La vision du comédien et donc de la comédienne a évolué depuis la création même du théâtre. En effet, chez les grecs le statut du comédien est honorable, il est respecté de tous car le théâtre était assimilé à une cérémonie religieuse. Il était respecté à l'égal de celui qui s'adressait directement aux dieux. Cette vision s'est modifiée durant la période romaine où le comédien fut frappé d'infamie : il a perdu toute identité sociale et est condamné à exercer ce métier à vie. Le comédien a longtemps gardé ce statut négatif et surtout en France où cela perdura jusqu'à la fin du XVIIIe siècle. La considération de la comédienne, elle, semble garder la trace de cette infamie encore au XIXe siècle et encore bien après comme nous avons pu le voir pour de nombreuses grandes actrices du XXe siècle comme Ava Gardner, Marilyn Monroe, Brigitte Bardot et bien d'autres. Ce jugement est étroitement associé au fait que la femme de scène représente un fantasme fort pour le public qui la regarde. Elle est en effet seule et l'objet de tous les regards, d'autant plus que pour pouvoir la regarder il faut payer ! Nous observons que la comédienne dans les récits du XIXe siècle est effectivement soumise à ce jugement à double tranchant de la déesse côtoyant la putain mais est-ce toujours le jugement dont on affuble la comédienne ?
Nous retrouvons en effet chez de nombreux auteurs ce double thème de l'actrice adorée mais aussi méprisée car désirable. Mais nous pouvons également voir chez certains auteurs une admiration de la femme actrice ou à l'inverse un dégoût profond et total. Enfin, au XIXe siècle, les récits de la femme de scène sont aussi souvent influencés par un antisémitisme et une misogynie latent qui est un « trait de siècle ».
Il est vrai que l'on trouve de nombreux récits dans lesquels la femme de scène est décrite de manière très