Concession
Rapport de recherche
La concession au privé de la gestion de l’eau potable et de l’assainissement liquide au Maroc ou La ville à l’épreuve de la bonne gouvernance
Béatrice Allain-El Mansouri Géographe
PRUD- Décembre 2003
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« La concession au privé de la gestion de l’eau potable et de l’assainissement liquide au Maroc ou la Ville à l’épreuve de la bonne gouvernance »
Béatrice Allain-El Mansouri Géographe
L’eau au Maroc se raréfie. L’appartenance du pays aux domaines arides et la croissance soutenue de la demande en eau concourent à expliquer l’insuffisance des ressources disponibles, elles-mêmes à l’origine de conflits liés à la concurrence entre utilisateurs différents, en particulier en période de sécheresse. En dépit de la politique des grands barrages, impulsée en 1967 qui avait pour principal objectif de réguler les variations inter-saisonnières, l’irrégularité interannuelle devient de plus en plus difficile à supporter, en particulier la succession d’années sèches, comme en 1980-1984 ou en 1990-1994. Pour les compenser, les eaux souterraines ont été sollicitées : les prélèvements les ont ainsi mis à rude épreuve. Sur 30 milliards de m3 d’eaux renouvelables et 21 exploitables, les ressources superficielles actuellement mobilisées atteignent 11 milliards de m3 dont 9.2 milliards régularisés par les barrages En ce qui concerne les eaux souterraines, sur 4 milliards de m3 mobilisables, 2.6 sont déjà utilisés et plusieurs nappes souterraines connaissent une tendance à la baisse, du fait du sur-pompage. Mais à ces considérations géophysiques s’ajoute l’effet de la croissance démographique. Au lendemain de l’Indépendance, avec une population d’un peu plus de 11 millions dont 29.3% résidant en milieu urbain, l’abondance des ressources pouvait faire parler de « Eldorado du Maghreb », la situation actuelle est plus préoccupante. Au dernier recensement, c’est à une population de 26 Millions d’habitants qu’il faut