Concurrence Et Principe
Le Point - Publié le 09/07/2014 à 12:16 - Modifié le 09/07/2014 à 14:03
La Commission européenne a sanctionné le laboratoire français, qui a freiné l'entrée sur le marché de versions moins chères de son médicament périndopril.
Le siège des laboratoires Servier, dans les Hauts-de-Seine. © Thomas Samson / AFP
61
14
La Commission européenne a lourdement sanctionné mercredi le laboratoire Servier, deuxième groupe pharmaceutique français, condamné à une amende de 331 millions d'euros pour avoir entravé la mise sur le marché de versions génériques moins chères de son médicament cardiovasculaire, le périndopril. Servier a immédiatement réagi dans un communiqué en exprimant "son total désaccord avec les thèses inédites développées dans la décision" et en annonçant qu'il "déposera un recours devant la Cour de justice de l'Union européenne". Un tel recours ne sera pas suspensif et Servier devra donc payer l'amende.
Servier est sanctionné, aux côtés de cinq fabricants de médicaments génériques, pour avoir freiné l'entrée sur le marché de versions génériques de son médicament, commercialisé sous le nom de Coversyl, pour traiter l'hypertension et l'insuffisance cardiaque. Il s'agissait de "son médicament qui se vendait le mieux, et de loin" puisqu'il a rapporté "plus d'un milliard de dollars en 2006 et 2007", a souligné au cours d'un point de presse le commissaire européen chargé de la Concurrence, Joaquin Almunia. Au total, l'amende s'élève à 427,7 millions d'euros et concerne aussi Niche/Unichem, Matrix (désormais Mylan), Teva, Krka et Lupin.
"Grâce à l'acquisition de technologies et à une série d'accords amiables concernant des brevets conclus avec des concurrents fabricants de génériques, Servier a mis en oeuvre une stratégie visant à exclure ses concurrents et à retarder l'entrée sur le marché de médicaments génériques meilleur marché, au détriment des budgets publics et des patients", explique la Commission