Concurrence parfaite du marché fruits et légumes dissertations et mémoires
Jacques Richier
Président-directeur général d'Allianz France
Des périodes de crise surgissent toujours les grandes remises en cause. Celle que nous venons de traverser a provoqué une double prise de conscience pour nos économies matures, au premier rang desquelles la France.
En premier lieu, nous avons réalisé, presque rétrospectivement, que le moteur mondial de la croissance s'était déplacé vers de nouvelles zones plus dynamiques. La crise commencée en 2007-2008 n'a quasiment pas ralenti le développement des pays émergents. Selon une étude d'Allianz, en moins de dix ans, la richesse privée par personne a progressé 7 fois plus vite dans les pays les plus pauvres que dans les pays les plus riches (2). Au cours des dix dernières années, les BRIC ont représenté plus du tiers de la croissance mondiale du PIB, et on considère aujourd'hui qu'ils contribueront deux fois plus que le G3 (États-Unis, Japon, Allemagne) à la croissance mondiale dans la prochaine décennie. La première prise de conscience à l'issue de cette crise, c'est donc ce déplacement du centre de gravité de la croissance. On en parlait, on l'a constaté.
La deuxième prise de conscience porte sur ce que j'appellerais les limites de notre modèle. Dans nos économies qui donnaient le rythme mondial, nous avons été jusqu'au bout de notre modèle de développement, au-delà du vertueux même, dans une croissance dopée par l'endettement, les effets de leviers et des politiques monétaires accommodantes. Aujourd'hui, beaucoup se demandent si la crise n'est pas la rançon d'une croissance à tout prix, assise sur le ressort de l'avidité.
De ces prises de conscience découle une question cruciale : quelle est la nouvelle proposition de valeur des économies historiques, quand ce ne sont plus elles qui font la croissance mondiale et que leur modèle économique et social demande à être réformé ?
L'assurance n'est pas épargnée par ce questionnement, car elle fait partie des éléments