Conflit turquie-syrie
Date : Mercredi 31 octobre 2012. Invité : Didier Billon, directeur des publications de l’IRIS et rédacteur en chef de La revue internationale et stratégique.
Partie du programme concernée : III 2, Le Proche et Moyen-Orient.
Message essentiel :
La diplomatie d’Ankara à l’égard du conflit puis de la guerre civile en Syrie a beaucoup évolué.
Les relations qui s'étaient pourtant améliorées entre la Turquie et la Syrie à la fin des années 2000, dans le cadre de la politique turque « zéro problème avec nos voisins » a montré ses fragilités avec la montée de la crise syrienne. Le partenariat développé entre Damas et Ankara n’existe plus. Damas avait été antérieurement un allié privilégié de la Turquie concernant notamment les échanges d'énergie. D'autre part, la Turquie, état laïque depuis 1924, comptait étendre son « modèle ». Actuellement, les deux pays sont une nouvelle fois au bord d'un conflit ouvert. Effectivement, le gouvernement de Bachar el-Assad accuse la Turquie d’interférer dans les livraisons d'armes en provenance de Moscou. Un changement de position progressif. Le gouvernement turc prend de prime abord le parti de la modération. (Refus d'Ankara de l'image du « pion des États Unis »). Jusqu'en mars 2011, la Turquie adopte une attitude paternaliste vis à vis de Damas.
Ankara avait déjà, depuis la montée de la crise syrienne, accueilli des milliers de réfugiés et, de ce fait, avait réclamé une zone tampon en Syrie. Les oppositions syriennes étaient grandissantes et au printemps 2012 une Brigade ALS ( Armée Libre Syrienne ) se constituait à la frontière turque. Suite aux multiples tentatives de pourparlers avec Bachar el-Assad, la Turquie prend conscience de son impuissance et incapacité à agir seule. De multiples incidents frontaliers ont conduit à la demande d’intervention de l'Otan par la Turquie, demandes qui