Conscience
Il nous faut concevoir en quoi cette question peut poser problème. Car dans notre vie courante, préférer la conscience est une évidence : ainsi quelqu’un d’ « inconscient » est décrit comme irresponsable, manquant à un devoir de conscience qui permettrait de mener une vie humaine normale. La conscience est donc d’emblée présentée comme préférable, à un tel point que la question d’un choix de la conscience contre l’inconscience ne se pose même pas. Il sera donc nécessaire de préciser la possibilité même de ce choix, avant d’examiner les raisons d’effectuer ce choix en faveur, ou non, de la conscience. La conscience peut-elle se « préférer », impliquant une liberté fondamentale ? Et en quoi ce choix est-il bénéfique à l’existence humaine ?
-Kant va plus loin dans sa Critique de la raison pratique : toute conscience a pour tâche de déterminer les critères du bien et du mal, qui doivent être universels. Dès lors, être conscient c'est essentiellement s'élever au niveau moral de l'existence, car la conscience devient la condition même de possibilité du choix raisonnable. Par conséquent, la conscience est en elle-même préférable, y compris à l'inconscience, car elle est la forme même du choix, de la préférence : il est donc impossible de préférer l'inconscience, car il s'agirait d'une préférence non raisonnable, donc illégitime. II Vertu