Le problème de l’univers culturel français correspond à une erreur d’appréciation politique, notamment car les politiques ont voulu imposer des modèles en contradiction / avec la société consommatrice qu’est devenue la France. Ces modèles ne répondant plus à la réalité, ils ont démissionné devant cette France moderne.
Tocqueville / dresse un portrait de la société américaine de son époque qui correspond étonnamment bien à la notre : consommatrice à outrance. Le conseil qu’il donne / sur l’importance de l’enseignement des langues antiques a d’autant plus de poids pour la France que son passé y est lié. A / l’inverse, l’Amérique moderne a essayé de renouer avec ces traditions étrangères en mettant en place les moyens de les étudier. La IIIème République / a de la même façon encouragé l’étude savante du passé. L’importance de la connaissance en tant que souci désintéressé, comme l’histoire, tente / de faire contrepoids à l’avancée de la modernité.
Ces lieux où l’esprit peut s’épanouir de manière désintéressée sont d’autant plus indispensables / dans notre société de consommation. Mais peuvent-ils aller de pair ? Jouvenel montre que les auteurs classiques prônent des attitudes de modération des besoins. Le / recul par rapport à son temps et aux passions qui peuvent en découler apparait comme une leçon de sagesse qui a traversé les temps et / est toujours d’actualité.
L’Etat n’a pas choisi cette étude savante mais s’est tourné vers une « Culture » ancrée dans la vie, sans / recul par rapport à la modernité. Cette Culture ne peut occuper la place de sagesse de la culture antique, comme l’enseignement des élèves qui / ne les encourage pas à se détacher de la vie même. Sa mission culturelle qui consiste à conserver son patrimoine se trouve aussi confrontée à / la modernité : le financement par voie publicitaire transforme les œuvres d’art en objets de consommation. En agissant ainsi, l’Etat échoue à sa mission / d’imposer des limites pour distinguer le marché et ce