Contrat social
Rousseau poursuit son raisonnement après avoir rappelé que le droit n’était pas fondé sur la nature ou sur la force. Il prend alors le cas des conventions, c’est-à-dire des accords passés entre les hommes, comme éventuel légitimité du droit et de l’autorité d’un homme sur un autre. Il s’agit donc d’examiner la situation de l’esclavage. Ainsi, Rousseau va analyser l’analogie que fait Grotius entre la situation de l’esclave face à son maitre et celle du peuple face à un souverain. Le peuple, tout comme l’esclave aliénerait sa liberté, donc se vendrait en échange de quelque chose. Dans le cas de l’esclave, c’est en effet la pauvreté ou la misère qui contraint l’homme à vendre sa liberté en échange d’un toit et de nourriture. Pourtant Rousseau démontre ici, que l’analogie de Grotius ne peut être acceptable car ce n’est pas le souverain qui permet au peuple de subsister mais l’inverse. De plus Rousseau ajoute ironiquement, en citant Rabelais, que de permettre à un roi de subsister n’est pas peu de chose, étant donné les exigences de son niveau de vie. Cette forme de despotisme comme esclavage consenti que préconise Grotius n’est pas satisfaisant.
Le deuxième argument que Rousseau remet en cause est celui de la « tranquillité civile » qu’apporte le despotisme. Les hommes aliènerait donc leur liberté en échange de la sécurité. Rousseau reconnaît l’importance de garantir la sécurité puisqu’elle garantit la liberté, et que l’état politique doit permettre de s’éloigner de l’état de nature. Pourtant, dans le cas d’un pouvoir absolu, le despote ne doit rien à son peuple. Or, cela revient à dire que le peuple a aliéné sa liberté gratuitement, s’est donné gratuitement, ce qui est absurde et illégitime pour Rousseau. En effet, cela n’a aucun sens que