Le corpus soumis à notre étude est un groupement de quatre textes du XVIe au XXe siècle appartenant tous à la même séquence « Question de justice ! La justice en question… ». Il s’agira d’expliciter les facteurs faisant que ces textes illustrent bien le titre de la séquence. Il conviendra pour cela dans une première partie de discuter du sens du mot justice et de la prise de position de l’auteur par rapport à la justice, et dans une seconde partie des procédés employés que sont les stratégies argumentatives des textes et les formes de l’argumentation. Dans cette première partie, il s’agira de mettre en avant les différences de sens exploités du mot justice dans chaque texte puis de comparer les prises de position des auteurs par rapport à la justice. BDans le texte des Essais de Montaigne, la justice prend ici un sens abstrait. Elle représente une norme philosophique, ce qui est en opposition avec les textes du Traité sur la tolérance de Voltaire, de la Lette à la France d’Emile Zola et d’Antigone de Jean Anouilh. En effet dans ces textes, la justice est définie dans son sens concret à savoir en tant qu’institution. B En adoptant un sens différent du mot justice, la position de Montaigne par rapport à la justice est plus générale, car il la critique dans son ensemble. En effet, pour dénoncer la relativité de la justice, l’auteur souligne la vision restreinte de la justice par l’homme. Celle-ci serait conditionnée par la culture et l’histoire, d’où les différences de justices entre la France et l’Allemagne (l .27) « Quelle vérité que ces montagnes bornes, qui est mensonge au monde qui se tient au-delà ? ». L’extrait d’Antigone atteste également d’une vision relative de la justice partagée entre une