Corpus eluard, michaux, jacob, apollinaire
CORPUS TEXTES
Le corpus étudié se compose de cinq textes en synchronie parus lors du XXème siècle, appartenant chacun au genre de la poésie, à l’exception de la préface de Poésie involontaire et Poésie intentionnelle (1942) de Paul Eluard, l’un des piliers du mouvement surréaliste, dans laquelle il tente de définir le procédé de création poétique, qui est non sans rappeler la conception surréaliste de ce dernier. Une autre création d’Eluard, le poème en vers libre « Leurs yeux toujours purs » extrait de Capitale de la douleur (1926) est présente dans ce corpus, de même que l’on trouve le calligramme « La Colombe poignardées et le Jet d’eau » (1918) de Guillaume Apollinaire qui inventa le terme de surréalisme. Dans la lignée de ce mouvement, nous étudierons également le poème en vers libre de Max Jacob avec « La terre » extrait de Sacrifice impérial (1929), et le poème en prose Henri Michaux avec « Icebergs » tiré de son recueil La nuit remue paru en 1935. A partir de cet ensemble de texte, nous tâcherons d’expliquer en quoi ces quatre poèmes illustrent-ils les propos d’Eluard dans sa préface de Poésie involontaire et Poésie intentionnelle.
Tout d’abord, il semble important de revenir sur la préface d’Eluard, qui délivre un nombre important d’éléments sur la poésie, sa fonction, son processus de création.
Dans un premier temps, nous pouvons constater que tout comme les surréalistes, Eluard ne limite pas la poésie à un monde du beau canonique, aux thèmes lyriques, ou encore mythologiques, mais il préfère plutôt parler de poésie de la vie, qui retrace aussi bien l’existence réelle de l’individu, que ses sentiments, ses fantasmes, ses rêves les plus profonds, comme le confirme l’antithèse l.3 : « ses rêves et sa réalité ». Il considère alors la poésie comme l’expression de notre vie faite de paradoxes, d’antithèses, de soubresauts, de hasards, qui donne à celle-ci un caractère précieux, ce que l’on comprend à travers l’hyperbole « trésor