Corpus : La relation mère/enfant

Écriture d’Invention

Ce soir-là, je l’appréhendais depuis des nuits. Mes parents recevaient des amis à diner.
Voilà maintenant une demi-heure que je suis couché. Maman, trop occupée avec ses invités, me fit me coucher juste avant leur arrivée. Et comme à son habitude lorsque des invités sont à la maison, elle ne monta pas m’embrasser afin de me dire bonsoir. Pourtant, ma seule consolation quand je montais me coucher, était que maman viendrait m’embrasser quand je serais dans mon lit. Ce baiser de paix, j’en avais besoin. Elle le savait. Mais elle me laissait tout de même seul dans mon lit, dans le noir.
Cependant, cette panique qui m’envahissait, cette angoisse, cette peur d’abandon, j’arrivais parfois à la calmer en écoutant le son de sa voix qui montait tel un murmure jusque dans ma chambre. Alors, je tentais d’imaginer sa présence, de sentir ce baiser sur ma joue, son odeur, et je finissais par m’endormir.
Tandis que là, pas un bruit, pas un rire, pas un murmure. Rien. Était-elle partie ? Ce diner n’était-il qu’un simple prétexte pour qu’elle m’abandonne ?
Un tonnerre de questions m’envahit alors. Je me sentis de plus en plus petit et ma chambre me parue de plus en plus grande. Je m’enfonçais peu à peu dans mon lit, seul le haut de mon visage dépassait de ma couette et la solitude m’envahit rapidement.
C’est là que je repensai à ce qu’Adrien, mon camarade de classe, m’avais raconté.
Il s’agissait d’un méchant homme appelé « le père fouettard ». Et, d’après Adrien, il enlèverait chaque soir tous les enfants qui ne sont pas endormis avant minuit et les tueraient à grands coups de fouet.
Mon angoisse grandit d’un coup lorsque je m’aperçu qu’il était 23h passé. Je n’osais plus bouger. Ma peur était telle qu’il était impossible pour moi de m’endormir.
Mes mains, recroquevillées sur elles-mêmes, étaient moites. De même pour mes jambes, où mes muscles étaient contractés et tendus.
J’observais les ombres des