Question sur le corpus (4 ou 6 points) 1. De la prostituée étranglée par la misère (Les Misérables de Victor Hugo, publié en 1862) à la nourrice vieillissante (La Vie devant soi de Romain Gary, publié en 1975 sous le pseudonyme d’Émile Ajar), en passant par la concierge (Mort à crédit de Louis-Ferdinand Céline, publié en 1936), le corpus s’intéresse à des fi gures de femmes du peuple dans le roman aux XIXe et XXe siècles. Nous nous demanderons quel regard ces textes portent sur ces personnages. Après avoir montré que ce regard est empathique, nous verrons que ces fi gures de femmes sont glorifi ées par l’écriture romanesque. Développement I. Un regard plein d’empathie Dans le texte B, le narrateur-personnage, médecin, parle de sa vieille concierge, qu’il semble aussi avoir essayé de soigner. Il est donc investi émotionnellement. Dans le texte C, c’est un petit garçon, Momo, qui évoque sa nourrice. Il y a donc également une grande charge sentimentale dans le regard porté, d’autant que le narrateur évoque la prise de conscience, par l’enfant, du contrat fi nancier qui a abouti à son placement chez Madame Rosa. Le point de vue interne adopté par les narrateurs de ces deux textes facilite l’identifi cation du lecteur aux sentiments qu’ils manifestent. En revanche, dans le texte d’Hugo (texte A), Fantine n’est pas vue à travers le regard qu’un personnage masculin porte sur elle, ce qui n’empêche pas la transmission d’émotions au lecteur, comme en témoigne l’omniprésence du pathétique dans l’extrait. Dans les trois extraits, les femmes sont vues à travers un regard intime. Ainsi, Fantine est décrite dans sa chambre, dans l’espace privé. De la même manière, Madame Rosa et la concierge de Mort à crédit sont associées au lieu dans lequel elles ont vécu, ce qui donne le sentiment d’une familiarité avec elles. Le regard porté sur ces femmes se caractérise donc par l’amour et la pitié. L’écriture romanesque participe aussi à faire de ces femmes du peuple des héroïnes. II. Une