Ce corpus comporte quatre documents dont trois textes et une image montrant une mise en scène. Nous travaillerons donc sur un extrait de comédie de Marivaux Les Fausses Confidentes datant de 1737 associé à une image représentant la mise en scène réalisée par Didier Bezace en 2010, il y a aussi un autre passage de la comédie Le Barbier de Séville écrite par Beaumarchais en 1775 et d’un aperçu du drame romantique Ruy Blas de Victor Hugo écrit en 1838. Le corpus propose ces 4 documents offrant une intrigue amoureuse traduis grâce à un objet : la lettre. Nous verrons donc ici l’importance de cette lettre dans les œuvres présentées en démontrant tout d’abord la fonction scénique puis la fonction dramatique dans chacune de ces scènes.
D’une part, nous remarquerons la fonction scénique de la lettre dans chacune des scènes. Un jeu se forme autour de cet objet provoquant un effet comique ou à l’inverse tragique. Le texte de Marivaux provoque un effet comique grâce à un jeu autour de cette lettre qui est renforcé par les apartés des personnages et par le fait que Dorante commente ses actions. Dorante cherche du papier pour rédiger la lettre qu’Araminte lui à demander d’écrire « Je ne trouve point de papier. » (l7) alors que celle-ci l’avait déjà sorti et mis sur la table « En voilà devant vous » (l8). Dorante montre bien qu’il ne veut pas écrire cette lettre, il est distrait « toujours distrait » (aparté l2), il prend son temps pour l’écrire en trouvant des prétextes « Je ne me trouve pas bien, Madame » (l28) et en tremblant « Je crois que la main vous tremble » (l26), il essaie de persuader Araminte de changer d’avis « Je vous ai assuré que vous le gagneriez » (l18), « Mais, Madame, vous n’aviez aucune inclination pour lui » (l23), il n’écoute pas ce qu’elle dit et la fait donc répéter « Comment, Madame ? » (l12). Le Barbier de Séville