Corpus sur les lettres persannes: condition féministe plus juste
Rapprochons pour commencer la lettre CXLI, celle de Rica à Usbek, c’est un conte persan, il raconte l’histoire d’Ibrahim et d’Anaïs et la lettre CLXI adressé à Usbek de Roxane, lui annonçant ses vrais sentiments. Dans ces deux lettres, une femme y laisse son âme, dans la première lettre c’est Anaïs et dans la deuxième c’est Roxane. Ces deux dames expriment leur mécontentement du comportement de leurs hommes, en affirmant leur liberté et donc en se sacrifiant. Elles dénoncent le malheur et la soumission de toutes les femmes, en effet dans la lettre CXLI, Anaïs dit « Nous sommes si malheureuses que nous ne pouvons-nous empêcher de désirer un changement » et dans la lettre CLXI Roxane s’exprime « Comment as-tu pensé que je fusse assez crédule pour m’imaginer que je ne fusse dans le monde que pour adorer tes caprices ? Que, pendant que tu te permets tout, tu eusses le droit d’affliger tous mes désirs ? ». Ces paroles montrent que cette captivité commence à les faire toutes réagir, mais seul les plus hardies s’expriment. Ces lettres utopiques prônent les mœurs libertines. De plus, dans le conte philosophique de la lettre CXLI, les femmes sont envoyées au paradis contrairement aux hommes qui leur sont soumis, cela montre que la femme est supérieure à l’homme. Dans ces textes il s'agit plus vraisemblablement d'un apologue ; il est le lieu de leçons implicites, valables pour le destinataire de la lettre, Usbek, mais aussi pour le lecteur de Montesquieu. La première dénonciation est celle du despotisme qui prend forme grâce à la figure d'Ibrahim et d’Usbek. Ibrahim oblige ses femmes à vivre recluses, loin de tous les plaisirs, il devient donc un tyran qui régit la vie du peuple qui