Corpus
Les différents enjeux
L’enjeu des deux scènes d’Antigone se ressemble. Elles mettent en scène la même tragédie : Antigone risque sa vie et, chez Sophocle, elle sait déjà qu’elle est condamnée à mourir (« Que je dusse mourir, ne le savais-je pas ? »). Cependant, les deux scènes diffèrent : dans la tragédie antique, les personnages s’opposent sur une question politique pour l’un, religieuse et morale pour l’autre. Les rapports de force sont tendus et chacun campe, intraitable, sur ses positions. Le texte d’Anouilh modernise ce mythe et oppose les deux sœurs, Antigone et Ismène : celle-ci prône l’obéissance, aux dépens de lois morales et familiales et rappelle que contrevenir à la loi mènerait à la mort : « Il nous ferait mourir ».
La scène de L’Île des esclaves de Marivaux est très ancrée dans son siècle et oppose un maître et son valet. L’enjeu est social : il s’agit de savoir à qui va revenir le pouvoir, qui sera « l’esclave » de l’autre. Iphicrate le dit lui-même : « Je suis en danger de perdre la liberté, et peut-être la vie », ce qu’Arlequin confirme : dans cette île, « on va te faire esclave à ton tour ».
La scène de Koltès se déroule dans le cadre plus intime d’une famille d’anciens colons en Algérie et met face à face une sœur et son frère que tout oppose. Mathilde vient récupérer la maison paternelle et la fabrique familiale et en même temps « défier » les valeurs de son frère.
La scène la plus intense
Entre un conflit dont l’issue est déjà certaine dans une réalité religieuse qui n’est plus la nôtre, un enjeu social ancré dans le xviiie siècle (Marivaux), un enjeu très marqué par le