Correction Dissertation Sur Le Roman
A la fin du roman Une Vie, de Maupassant, Rosalie dit à Jeanne : « La vie, voyez-vous, ça n’est jamais si bon ni si mauvais qu’on croit ».
Selon vous, le roman doit-il avoir pour rôle d’ouvrir les yeux du lecteur sur la vie ou de l’aider à échapper à sa propre vie ?
I.
Le roman, lieu de plaisirs
Définition de Furetière, 1690 : « Livres fabuleux qui contiennent des histoires d’amour et de chevalerie ».
Encyclopédie, XVIII° s : « histoire fictive des diverses aventures extraordinaires ou vraisemblables de la vie des hommes ».
A. D’autres mondes, d’autres époques
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Récits de voyage (Bougainville, Jules Vernes), perpétuer une mémoire (chanson de geste), remémorer un passé plus ou moins glorieux (romans historiques)
Imaginer, s’imaginer : le roman d’anticipation ou de science-fiction, lecture actuelle des romans courtois ou de chevalerie.
B. Des émotions nouvelles
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Situations nouvelles, appréhension de sentiments encore non éprouvés (Emma Bovary et les romans d’amour). Le roman comique : Scarron, la vague du picaresque avec Gil Blas de Santillane de Lesage.
Du plaisir de la peur : gloire du roman gothique au début du XIXème siècle, voir sa reprise dans Consuelo de George Sand.
Plongée dans un monde intérieur, oubli de soi dans quelqu’un d’autre : l’identification comme moteur de nouvelles sensations (Julien Sorel, pris au début du Rouge et le Noir dans la lecture des exploits de
Napoléon, perché sur sa poutre)
C. Un homme meilleur
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Du héros, porteur de l’image idéalisée de l’homme (Roland dans La Chanson de Roland, héros du moyenâge, l’homme sublimé dans la mort, comme Julien Sorel)
L’exaltation des sentiments purs : le roman classique, La Princesse de Clèves par exemple, et la pureté morale mise en exergue. Le chevalier Des Grieux et son amour inconditionnel pour Manon Lescaut)
Ce sont ces conceptions du roman qui ont permis à Flaubert d’écrire, dans Le Dictionnaire des Idées reçues :
« Romans. – Pervertissent les masses.