On dit souvent que le régime présidentiel américain ne put s’exporter avec succès dans les quelques Etats qui tentèrent de calquer leur modèle sur le sien. Cette anecdote montre bien que le système Américain a su dépasser l’opposition classique qui se fait entre régime présidentiel et régime parlementaire, pour adapter la pratique du pouvoir aux besoins inhérents aux institutions d’un Etat comptant pas loin de 350 millions d’habitants.
Le court extrait en présence est tiré d’un manuel de Droit Constitutionnel édité en
2012 et rédigé par Bernard Chantebout. L’auteur y fait quelques réflexions qui tendent à remettre en question les idées que l’on se fait du régime présidentiel américain. En effet, selon lui, il semble impossible de penser le système Américain comme appartenant pleinement au régime de séparation stricte, dans lequel les pouvoirs ont des fonctions clairement délimitées, accompagnés d’une incapacité à s’autolimiter. Au contraire le Professeur Chantebout met en exergue l’idée selon laquelle les pouvoirs, aux Etats Unis, ont clairement un pouvoir d’interpénétration ainsi que la capacité « de se paralyser ».
Tout l’intérêt du sujet repose sur le fait qu’il permette d’interroger les modes de fonctionnement du système Américain et ce de manière à mettre à mal les idées reçues que l’on peut avoir à ce sujet. Montrant ainsi que la délimitation entre régime parlementaire et régime présidentiel n’est peut être bonne que pour les manuels de droit, là ou la pratique du pouvoir nécessite une adaptation des principes au fonctionnement même des institutions. Cela étant dit, il faudra tout de même nuancer le propos afin de montrer que si il existe des moyens d’actions réciproques, ils ne sont pas les mêmes que ceux qui prévalent dans un régime parlementaire, tout en appuyant sur le fait que l’interpénétration des pouvoirs n’est pas pleine et entière, législatif et exécutif ayant malgré tout des pouvoirs strictement définis.
Afin d’éclaircir le court extrait qui nous