Correction d'un commentaire sur l'escale brésilienne de j. supervielle
Problématique : comment J. Supervielle parvient-il, par la description poétique, à transfigurer le réel ?
Un voyageur en éveil.
Expérience personnelle.
Importance du « je » mis en valeur dès le premier vers : répété 2 fois ; sujet qui agit (« sors...entre »), qui perçoit (« vois », « Ma rétine happe... »), qui ressent des émotions (« Mon âme...s 'écartèle ») → expérience personnelle et influence forte du poète sur la description → description subjective et lyrique.
Le voyageur Le titre et le premier vers fixent le cadre spatio-temporel de la description : « sieste » : après-midi avec une lumière qui fait ressortir les teintes et favorise leur éclat : « les barreaux blancs », « les couleurs impromptues » . Cette description intervient lors d'une « escale brésilienne » : le voyage, en bateau (« le navire »), n'est donc pas fini et c'en est ici qu'une étape qui se situe dans un espace lointain, qui dépayse un lecteur français de 1922, pour qui un voyage en Amérique du sud reste peu fréquent. Le voyage semble long au poète : le terme « sieste » peut faire référence à la torpeur d'un voyage où il n'y a rien à faire ; la métaphore « l'ancre à jeun » indique que l'ancre n'a pas touché la terre depuis longtemps : cette escale vient donc rompre la monotonie d'un voyage ennuyeux.
La disponibilité d'un poète en éveil.
L'escale coïncide avec le réveil du poète : réveil de la sieste qui devient métaphoriquement le réveil de la torpeur du voyage comme dit avant. Antithèse des verbes « sors...entre » qui marquent le changement d'état à la fois physique et psychologique : le poète fait escale comme il « entre » dans un nouveau monde : esprit tourné vers la découverte. Il accueille ce paysage avec l'excitation de celui qui reçoit un cadeau : « M'offrant