Il existe en ce moment un régime politique totalitaire qui tue des millions de personnes parmi sa population en organisant la famine, dispose d’un vaste réseau de camps de concentration pour ses opposants politiques dans lesquels entre autres sont testées des armes chimiques sur des détenus dans des chambres à gaz. Pourtant on ne voit personne descendre dans les rues pour s’insurger contre cette horreur qui n’a plus sa place au début du 21ème siècle. On a vu des Français se mobiliser pour arrêter une guerre en Irak visant à faire chuter le dictateur Saddam Hussein, d’autres s’en prendre à la mondialisation et enfin une poignée faire barrière de leur corps à l’abattage de quelques arbres pour construire un stade de football à Grenoble. Des gens indignés par la Corée du Nord et capables de se mobiliser pour qu’une pression internationale s’exerce sur le régime de Kim Jong-Il, cela reste à trouver. Cette indifférence à la barbarie et au totalitarisme est significative de l’état de la France et de sa trajectoire historique contemporaine.
A l’heure où l’on débat du service public de l’information, la Corée du Nord est un bon exemple de l’incurie médiatique française. On trouvera plus de reportages sur la Corée du Nord dans les grands médias américains que sur les chaînes françaises aussi bien publiques que privées. Et si l’on reparle des camps de concentration du pays en ce moment on le doit en particulier à un reportage diffusé sur la BBC au début du mois. Certes face à un régime aussi fermé que celui de la Corée du Nord qui est un territoire interdit au journalisme (ou alors très fortement encadré), on peut admettre que la tâche n’est pas facile. Mais des reporters parviennent néanmoins à faire sortir des informations et il existe des témoignages sur ce qu’il se passe en Corée du Nord. On peut en particulier recommander le récent ouvrage de Pierre Rigoulot Corée du Nord, Etat voyou. A la libération du camp d’Auschwitz en janvier 1945, il y a eu une surprise (feinte