Cour
La très forte croissance économique qu'a connue le monde occidental au lendemain de la Seconde guerre mondiale et le fait que ce dernier se soit reconstruit autour des Etats-Unis, à la fois première puissance militaire, navale et économique, cultivant une idéologie marchande, ne pouvaient qu'influencer la pensée sur les relations internationales. Celle-ci s'est donc concentrée, pendant de longues années, et sous leur influence, sur ce qui devait être le premier objet, et en même temps la première mouture de l’économie politique internationale (EPI), à savoir la notion de régime.
Pourquoi et comment la coopération internationale s'organise-t-elle ? Pourquoi Le pouvoir étatique régule-t-il les relations de marche grâce aux régimes et comment les forces économiques contraignent l'action politique ? Ce qui, au passage, laisse à penser que « l'économie politique est aussi une discipline construite à dessein ». C'est ainsi que consécutivement à l’observation du fonctionnement des institutions internationales créées à partir de 1944, émerge dans la littérature internationaliste américaine la théorie des régimes. Elle entend montrer, écrit Gérard Kebabdjian, « qu’une fois fixé, un système de principes, de règles et de normes commun à un ensemble de pays et susceptible de «stabiliser » les relations internationales, il est possible de faire confiance aux forces du marché et aux instances nationales pour internaliser ces contraintes nouvelles». Pour cet économiste français, malgré les variables explicatives des différentes écoles en présence, « un régime international est donc un réseau d'appartenance collective qui se matérialise, pour les acteurs privés, par des contraintes et des repères communs, pour les Etats, par l'acceptation commune d'un ensemble de limitations de souveraineté ».
Mais pour autant que cette définition puisse faire l'unanimité, la théorie des régimes qui