Courant littéraire de l'absurde
Le courant littéraire de l’absurde a fait son apparition dans les années 1940 initié par Albert Camus. L’absurde est né de la confrontation entre l’appel humain et le silence déraisonnable du monde. En d’autres mots, c’est la confrontation entre la nature humaine qui tente de comprendre le monde et le monde qui ne pourra jamais être compris. Le monde ne pourra jamais être compris, car il est beaucoup trop vaste, beaucoup trop grand et l’absurde l’a compris : tout est plus grand que soi.
C’est cette vision du monde que Camus a tenté d’exprimer à travers plusieurs œuvres, dont l’Étranger et le mythe de Sisyphe. Cette vision particulière du monde est reliée à une baisse de l’importance de la religion. En effet, auparavant la religion était la réponse aux questions absurdes de la vie, comme la mort ou la vieillesse. Le jour où la religion a perdu de son influence, les gens ont commencé à comprendre que la vie ne pourra jamais être comprise totalement. C’était la fin des réponses absolues. D’ailleurs, Nietzsche a dit : «Dieu est mort.» Les réponses comme «c’est la volonté divine» ne sont plus suffisantes. Comme Camus l’a démontré avec son personnage de Meursault, pour les personnes absurdes rien n’a davantage d’importance qu’autres choses, rien n’est hiérarchisé en fonction des valeurs. Par exemple, Meursault n’accorde pas plus d’importance à la mort de sa mère qu’au linge devenu humide à la fin de la journée. Tout lui est égal. La littérature de l’absurde a pour but de provoquer une prise de conscience et une réflexion auxquelles le lecteur sait d’ores et déjà qu’il n’y a aucune réponse. Il n’y a aucune réponse, car selon l’absurde le monde est illogique et beaucoup trop complexe pour être compris. Une des prises de conscience provoquée serait par exemple que l’homme se dit libre, alors qu’il ne l’est pas vraiment, car il est prisonnier des conventions sociales.