cours cahiers de Douai
En 1870, Rimbaud séjourne à Douai, chez son ancien professeur, George Izambard. Il entreprend alors de recopier un certain nombre de ses poèmes.
On trouve un premier ensemble de 19 feuillets recto verso qui vont des « Réparties de Nina » à « Soleil et Chair », puis un deuxième livret de 6 feuillets recto, recopiés après une escapade en Belgique.
Ce travail pourrait être l’indice d’une éventuelle publication, à laquelle pensait Rimbaud, car on constate qu’il sélectionne une partie de ses poèmes seulement. L’original de ces Cahiers (qui portent ce nom car Rimbaud ne leur avait pas donné de titre officiel) se trouve à la British Library, à Londres.
Il s’agit donc des premiers poèmes de Rimbaud, dont certains sont largement inspirés d’exercices scolaires, effectués en latin. Cela expliquerait aussi que les sources d’inspiration soient si identifiables. Mais, déjà à travers ces premiers poèmes , il semble que Rimbaud cherche son style, et pose son irrépressible envie de choquer, de déranger ses lecteurs. Pour lire ces poèmes, il faut bien garder en tête que ces textes sont écrits avant les importantes « lettres du Voyant » de 1871, et on peut donc chercher ce qui les annonce.
I-Les sources
1/D’autres auteurs :
-inspiration de la forme, et des sujets :
« Bal des pendus » inspirés de « la Ballade des pendus » de Villon
« les Effarés » rappellent le style hugolien comme « le Forgeron »
-des écrivains latins comme Horace, Virgile ou Lucrèce (dans « Soleil et Chair », notamment)
-rappel de Shakespeare dans « Ophélie »
-petite influence du Parnasse, notamment dans « le Buffet »
-influence de Baudelaire, qui est, pour Rimbaud « le premier voyant », « UN VRAI DIEU »
Petit point sur les relations de Rimbaud avec ses prédécesseurs exprimé dans sa lettre à Paul Démeny du 15 mai 1871; « Musset est exécrable », « Hugo a été quelquefois voyant, mais est « trop cabochard », Théophile Gauthier est « très voyant ».