Cours de droit international privé
They are the greatest fun to conceive but very laborious to deliver »
“The Conflict of Laws”, Londres
Stevens 1971, Préface, p. VII
La complexité du droit international privé fait l'unanimité de ceux qui étudiants, universitaires ou praticiens, ont eu à aborder cette discipline. Le grand commercialiste THALLER' proclamait : « Le droit international privé est une science à broussailles ». L' Américain PROSSER estimait quant à lei: « The realm of the conflict of Laws is a dismal swamp filled with quaking quagmires, and inhabited by learned but eccentric professors who theorize about mysterious matters in a strange and incomprehensible jargon ».
Le constat tient à ce que, dans cette discipline, les auteurs encourent plus qu'ailleurs le reproche que le moraliste JOUBERT3 adressait aux cuistres de tout poil : « Combien de gens ne sont abstraits que pour paraître profonds ». II tient aussi au fait que le droit international privé développe un langage où un Français abscons émaillé de faux amis se mêle à un fort contingent anglo-saxon et à l'inévitable latin médiéval qui effaroucherait CICERON. Il tient encore, et surtout, à ce que les difficultés inhérentes aux questions juridiques sont multipliées par l'existence d'un élément d'extranéité qui vient tout compliquer en extrayant le cas concerné du cocon franco-français auquel le praticien du droit est habitué. Il en résulte une complexité extrême qui fait d'ailleurs le charme de cette discipline. En effet, comme aimait répéter le Maréchal FOCH :« Ne dites pas que ce problème est difficile car, s'il n'était pas difficile, ce ne serait pas un problème ».
Sachant donc qu'on aborde ici une matière nouvelle dont la base est constituée par l'intégralité des questions de droit privé enseignées dans ces murs, auxquelles s'ajoutent bon nombre de questions de droit public, il faut commencer par un débroussaillage sémantique qui, sans autre ordre que celui de l'alphabet, précisera