Cours, façon commentaire sur caliula de camus
Pièce en quatre actes et en prose d’Albert Camus (1913-1960), Caligula fut publiée à Paris chez Gallimard en 1944, et créée à Paris au théâtre Hébertot le 26 septembre 1945. Camus avait tracé dès janvier 1937, dans ses Carnets, le plan d’une pièce qu’il envisageait d’intituler Caligula ou le Sens de la mort. L’argument s’inspire de l’Histoire des douze Césars de Suétone, mais aussi des préoccupations personnelles de l’écrivain (aggravation de son état de santé, difficulté de concilier le bonheur et le tragique dans l’homme). Camus retouchera sa pièce en vue d’une nouvelle publication en 1947, puis la modifiera encore à l’occasion de représentations, notamment celle du festival d’Angers (1957), dont le texte sera publié en 1958.
Depuis la mort de Drusilla, sa sœur et maîtresse, Caligula inquiète son entourage et scandalise les patriciens de Rome. «Il veut notre mort à tous», dit l’un d’eux. Une seule douceur lui permet de continuer à vivre: «le mépris». Dans la scène 5 de l’acte II, Caligula attablée avec des convives, exerce sa tyrannie sur Lepidus, qu’il malmène à son bon plaisir. Il conviendra de voir de quelle façon s’exerce la tyrannie de cet empereur fourvoyé, et le sens que cela peut porter au XX°s.
Nous verrons dans une première partie l’exercice de la tyrannie de Caligula ; puis, dans une seconde partie, l’hésitation du spectateur entre le rire et les larmes ; enfin, dans une troisième partie, le genre du théâtre de l’absurde.
I La tyrannie de Caligula
A/ L’empereur de Rome personnage historique : voir la genèse de cette œuvre, et les sources d’inspiration du dramaturge pour l’écriture de sa pièce. Pour un aperçu historiographique du personnage réel de Caligula, voir par exemple http://fr.wikipedia.org/wiki/Caligula maîtrise de la parole théâtrale : on étudiera chaque réplique du personnage de Caligula, en montrant en quoi celui-ci maîtrise la parole. En masse de discours, Caligula arrive loin devant, les longues