Cours histoire des institutions
Le thème « institution » désigne l’ensemble des structures d’organisation d’une société, structures créées par l’Homme en opposition à ce qui est naturel (définition générale). Cette conception de l’institution correspond à notre mentalité politique moderne. La raison humaine, l’homme, par sa raison, est à l’origine de toute institution. C’est l’essence de la philosophie moderne.
Cette définition ne correspond pas à la mentalité politique d’autre fois, de l’ancienne France (avant la Révolution), qui était largement influencé par une philosophie classique héritée de la philosophie grecque. Dans l’approche classique, la vie en société, comme le pouvoir, sont considérés comme des données naturelles, c’est-à-dire liées à la nature même de l’Homme. « L’homme est naturellement un animal politique » Aristote. Sans pouvoir, la société ne peut exister. Pour les classiques, le pouvoir n’est pas de toute pièce créé par l’Homme, c’est une donnée naturelle. Mais l’homme n’est pas passif car il revient tout de même à l’homme d’organiser le pouvoir. On mesure ainsi ce qui sépare notre mentalité moderne de la mentalité classique.
L’homme est à l’origine de toute chose. A l’inverse, l’approche classique partait du postulat de l’existence d’un ordre d’une harmonie naturelle antérieure et extérieure à l’Homme. Selon cette approche, le droit consiste avant tout à observer, à rechercher cette harmonie naturelle (l’homme ne la connaitra jamais car il n’est pas parfait). Le rapport juste précède le droit. Ce qui est juste, c’est ce qui est conforme au droit pour les juristes. Pour la conception classique, le juste existe à l’état naturel et la règle de droit explique le naturel. Cette approche souligne le poids des habitudes, le poids de l’histoire dans la mentalité classique. Le futur est censé être meilleur que le passé. En revanche, pour les classiques, l’étude des comportements passés était conçue comme un moyen pour approcher l’harmonie naturelle des choses.